Philippines – Visite de la région Las Visayas

Visite de la région Las Visayas (novembre – décembre 2016)

La région Las Visayas couvre le tiers centre des Philippines sauf la province de Palawan qui s’étend à l’ouest. A côté du nom des villes, j’ai indiqué entre parenthèse le nom de la province. Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous recommande avant de lire l’article sur la présentation des Philippines.

Limasawa Island (Southern Leyte)

C’est une petite île de 10 km * 2 km située en plein milieu des Philippines, à 610 km au sud de Legazpi, elle est très peu visitée par les touristes. Et pourtant, c’est ici que débarqua Magellan et ses hommes le 31 mars 1521 pour y célébrer la première messe catholique du pays. C’est donc la porte d’entrée du christianisme aux Philippines, qui s’est répandu par la suite lorsque les Espagnols ont colonisé le pays en 1571. L’accès se fait depuis le village de Padre Burgos, où 3 bancas font la liaison par jour pour vous emmener à Triana (8h, 13h et 13h15).

Pour se loger, il y a 2 resorts : un à Triana à côté du port qui coûte cher et est moche (Evashore), un autre superbe sur la plus belle plage de l’île, pas cher mais situé sur la rive opposée, loin de la vie locale et de l’église (Dak Dak). Bref, les 2 logements ne me convenaient pas. Lorsque j’étais à Dak Dak, j’avais discuté longuement avec la propriétaire qui ne m’a jamais forcé à rester, ni même à me renvoyer, mais elle au fil de la discussion, elle m’a donné l’adresse d’une famille qui pouvait m’héberger. Je suis allé voir cette famille, mais elle m’a renvoyé dans une autre famille, qui m’a renvoyé dans une autre famille. Au final, cette troisième famille m’a accueilli non pas chez elle mais dans la maison d’un membre de sa famille, disons à l’état d’abandon. Je me suis donc retrouvé dans une maison pour moi tout seul, à 20 m du bord de mer, en plein cœur de Triana et juste en face de l’église catholique. Tous mes désirs ont été exhaussés, merci Seigneur.

Je suis resté 5 jours sur l’île, j’en ai fait le tour à pied, visité les 5 villages et fait tout un tas de rencontres. Ici, c’est la vie locale, très simple, très peu de commerces et les habitants sont heureux de discuter avec vous. Pour marquer le lieu, une église catholique a été construite sur l’emplacement exact de la première messe, une galerie (gardée par un protestant), fait mémoire de cet événement et sur un point culminant se trouve la première croix des Philippines.

Qui dit première île chrétienne, dit lieu spécial pour les Chrétiens des Philippines et chaque église du pays est représentée. L’on trouvera donc 2 églises catholiques, 3 chapelles catholiques, 1 Iglesia ni Cristo, 1 Fundamental Baptist Church et 1 Iglesia Filipina Indepediente, pour 6000 habitants ! Pour assurer les offices, les prêtres et les pasteurs habitent sur l’île. C’est ainsi que j’ai pu avoir la messe tous les jours et rencontrer la communauté catholique locale. Pour les curieux, chaque dimanche le prêtre catholique (d’une trentaine d’année) fait la tournée des villages et dit 4 messes le matin et la 5ème en début d’après midi. Le dimanche où j’y étais, je l’ai accompagné sur 4 messes et profité d’un repas en famille.

Limasawa est vraiment un lieu agréable pour se ressourcer, loin du bruit et de la circulation. Ici, il n’y a que des motos, 2-3 voitures, pas d’électricité en journée (uniquement le soir), les réseaux mobiles fonctionnent mal et que des petits commerces pour ne pas mourir de faim. Et pour quitter l’île, il faut se lever tôt, car les 3 bateaux partent entre 6h et 6h45 ! Au total, j’y suis resté 6 jours.

Camiguin

Camiguin Island (Camiguin)

L’île de Camiguin est une province à elle toute seule qui appartient à la région de Mindanao (au nord de Mindanao Island que je n’ai pas visité pour des raisons d’insécurités), elle se situe juste au dessus de l’île de Mindanao qui forme le sud du pays. Elle mesure 25 km * 13 km pour 60 km de circonférence par la route, c’est une des destinations bien connues du pays. L’accès se fait en bateau de Bohol (3 par semaine) ou bien de Mindanao (plusieurs par jour). Pour arriver ici, de Limasawa, cela prend plusieurs jours : 1 jour pour faire Limasawa- Bato à 56 km (impossible d’arriver à temps pour prendre le deuxième bateau même sans trainer sur la route), 1 jour pour faire 107 km et arriver à Jagna (Bohol) et 1 autre jour pour faire 64 km et arriver à Mambajao (Camiguin) !

Mambajao est la capitale de la province, mais les touristes ne logent pas ici, ils vont s’agglutiner à 8 km au nord dans les dizaines d’hôtels sur le bord de mer. Me concernant, je suis resté à Mambajao pour profiter de la vie locale. Si les touristes viennent souvent sur cette île, c’est pour les paysages, les plages et le snorkeling. L’île ne se traverse pas en son centre, il faut obligatoirement faire le tour en longeant les côtes et tourner en rond (sans jeu de mot), car le centre est montagneux et volcanique.

Pour se déplacer, il n’y a pas de bus, mais seulement des rickshaws, des jeepneys et des taxis. Donc, pour faire le tour de l’île et être indépendant, j’ai loué un scooter et fait le trajet avec une chinoise ; arrivée au même moment que moi et qui voulait faire la même chose.

Les lieux visités

White Island : c’est un banc de sable blanc au milieu de la mer à 500 mètres de la côte. Pour y aller, la barque est obligatoire et ça coûte une fortune. Je me suis donc contenté de regarder de loin les touristes heureux de cramer au soleil ;

Le chemin de croix : pour y accéder, il faut s’acquitter d’une taxe environnementale ; sinon l’accès est interdit, même pour aller prier. C’est un chemin qui part dans les hauteurs sur 1,5 km et qui vous offre, une fois arrivé au bout, une vue splendide sur les alentours ;

Sunken Cemetery : en face du chemin de croix, une croix surgie de la mer marquant l’emplacement d’un ancien cimetière englouti par l’éruption du Vulcan Daan en 1871. La croix a été érigée dans les années 1980 pour faire mémoire du lieu et les touristes ont la possibilité d’aller au pied de la croix ;

Santo Niño Cold Spring : c’est une source d’eau froide. Pour y accéder, il faut prendre une petite route très locale qui monte et qui descend pour arriver dans un complexe touristique. Bref, rien de bien intéressant ;

Binangawan Falls : c’est une chute d’eau qui se situe presque au milieu de l’île à 885 m d’altitude. L’accès se fait par une route pavée sur près de 10 km. Si au début la montée est progressive, la fin est vertigineuse, pire qu’une route de montagne. Imaginez, à deux sur un basique scooter automatique en train de grimper comme sur un escalier avec des virages !!! Une fois au bout de la route, on arrive en fait au milieu de nulle part, la route n’étant pas finie. Le GPS indique la chute d’eau à proximité, on entend la chute d’eau de loin, mais pas de chemin pour y accéder. En fait, il y a en a un caché, qui part loin dans les hauteurs mais qui ne mène pas à la chute d’eau. Tant pis, on abandonne, le ciel commençait à devenir gris, on ne pouvait pas rester plus longtemps. Alors du temps de perdu ? Et bien, non, nous avons eu à la place un point de vue époustouflant sur les alentours, qui vaut vraiment le détour. Si la montée s’est bien passée, la descente (vertigineuse) a été douloureuse (crampe dans les doigts) et très lente, car j’ai du forcer sur les freins pour ne pas partir dans le décor… Donc, par sécurité, prenez une motorbike semi-automatique.

Camiguin est une île intéressante à visiter, si l’on prend la peine d’aller grimper dans les hauteurs, en particulier le Volcan Hibok-Hibok (en activité). C’est une île de taille moyenne, mais qui est typique aux Philippines et qui donne un bon aperçu de ce que sont les autres îles. Par contre, il faut faire très attention aux enfants, qui traversent la route n’importe où, à la dernière seconde et sans forcément regarder avant de traverser. Les accidents sont nombreux et j’en ai vu un se produire juste en face de mes yeux. Je suis resté 6 jours sur l’île.

Carmen

Visite de Bohol Island (Bohol)

La province est composée d’une grosse île (Bohol) et de petites îles dont Panglao et Pamilacan. La province est située entre Camiguin et Cebu. C’est une destination majeure pour le tourisme, car tout le monde vient ici pour voir 2 choses : les Chocolate Hills et les tarsiers.

Si la porte d’entrée principale est Tagbilaran la capitale, je suis arrivé par Jagna en provenance de Camiguin. En général, les visiteurs louent une motorbike à Tagbilaran, font un circuit qui combinent les 2 choses à voir et reviennent le même jour. Me concernant, je suis allé directement me poser à Carmen au pied des Chocolates hills.

Carmen (Bohol)

C’est un petit village, situé pile au milieu de Bohol dans les hauteurs au pied des Chocolates hills. Comme la région est très touristique, je m’attendais à trouver des logements pour accueillir les visiteurs. Et bien, que nenni, dans le village il n’y a qu’une auberge, non indiquée et cachée au bout d’une petite route (introuvable par soi-même). En fait, lorsque j’ai demandé des informations au bureau d’accueil de l’église, un employé municipal était présent sur place et m’a emmené à cet endroit. Ouf, je suis posé.

La vie à Carmen est toute simple, il n’y a rien de spécial, si ce n’est que c’est un carrefour routier important qui permet d’aller dans toutes les directions avec des bus toutes les 10 minutes. Je n’ai jamais vu un village aussi bien desservi par les transports en commun.

Les Chocolate Hills (Bohol)

Les Chocolate Hills sont un ensemble de 1268 collines en forme de cône de taille similaire, elles sont réparties sur plus de 50 km². Elles doivent leur nom à leur forme et à la végétation qui devient brune vers la fin de la saison sèche. Géographiquement, c’est en plein centre de Bohol à côté de Carmen. C’est une des fiertés des Philippines et le gouvernement local met le paquet sur la publicité pour faire venir les touristes.

En général, les visiteurs vont tous au même endroit pour les voir. Ne voulant pas me contenter d’un seul point de vue pour les admirer, j’ai donc fait 5 km à pied et essayé de les voir de près. Et bien, en fait c’est très difficile car les collines sont parsemées partout dans la nature et c’est quasiment impossible de s’en approcher à cause de la végétation. Si j’ai pu arriver au pied d’une colline, je n’ai pas pu l’escalader à cause de la végétation tout autour. Dommage, à 10 mètres près… En fait depuis la route on ne voit quasiment rien et j’ai donc fini par aller là où tout le monde va : le point de vue perchée sur une colline.

Pour arriver au point de vue, il faut payer son ticket d’entrée et grimper au sommet de la colline. Cela se fait sans trop de difficulté, mais il faut faire attention au soleil, car il n’y a pas d’endroit pour se mettre l’ombre. Une fois au sommet, l’on est récompensé par une vue à 180 degrés qui permet de contempler un grand nombre de ces petites collines. Si c’est joli à voir par beau temps, on s’en lasse au bout d’un moment. Par contre, c’est le lieu idéal pour se faire prendre en photos dans toutes les positions pour ça les asiatiques sont les champions. Je suis resté une heure, puis je suis retourné à Carmen.

Alors à visiter ? Oui, car c’est le genre de paysage qu’on ne voit pas souvent dans sa vie. A combiner avec la visite des tarsiers.

Le Tarsier Conservation (Bohol)

Pour décrire ce qu’est un tarsier, voici la présentation faite sur Wikipedia :

« Minuscules primates de 15 cm (sans compter la queue), les tarsiers ont des yeux énormes et de très longs pieds, d’où leur nom : les os du tarse étant très développés chez eux. Mammifères nocturnes, discrets et farouches, les tarsiers ont des oreilles capables de s’orienter dans toutes les directions. Ils sont essentiellement insectivores, et capturent les insectes en bondissant dessus, d’une branche à l’autre. Il leur arrive de chasser des oiseaux, leurs œufs et des serpents. La gestation dure environ six mois et aboutit à la naissance d’un seul petit.

Découverts sous forme de fossile en Asie, en Europe en Amérique du Nord, les Tarsiers ont depuis été recensés dans les îles du Sud-Est de l’Asie dont les Philippines, Sulawesi, Bornéo et Sumatra. Ils sont classés dans les espèces protégées.

En captivité, certains tarsiers peuvent être amenés à se blesser eux-mêmes sous l’effet du stress. Les tarsiers ont la plus longue suite continue de fossiles parmi les primates, attestant que leur formule dentaire n’a pas changé depuis 45 millions d’années. Contrairement à beaucoup d’animaux nocturnes, les tarsiers n’ont pas de tapetum (une couche réfléchissante qui est située soit [..] à l’arrière de la rétine, soit à l’intérieur de la rétine.). […] Le Tarsier peut faire pivoter sa tête à 180° ; c’est indispensable car ses yeux sont trop gros pour tourner dans les orbites. […]

Le Tarsier est aussi le seul primate connu à émettre et percevoir les ultrasons. Cette aptitude lui permet de communiquer à l’insu de ses prédateurs, mais aussi de ses proies. »

De ce que l’on m’a dit, les Philippins en avaient chez eux comme animal de compagnie. Mais devant la menace d’extinction de l’espèce, les tarsiers sont maintenant en sécurité au Tarsier Sanctuary et au Tarsier Conservation. Le premier centre est le plus ancien, situé sur une route mal desservie ; le second centre est tout neuf, il se situe sur la route du centre qui mène aux Chocolate Hills.

Par commodité, je me suis arrêté au Tarsier Conservation où l’on peut en voir 10. Il suffit simplement de suivre un parcours et de s’arrêter là où il y a un gardien. Malgré la minuscule taille des tarsiers, c’est assez facile de les localiser car ils ne bougent jamais de leur branche le jour, seulement la nuit pour se nourrir. L’on pourra s’étonner de n’en voir que 10, mais il y en a plusieurs centaines cachés dans une zone non visitable, ceci afin de ne pas stresser ces petits être fragile. Le silence est la règle d’or et on ne les touche pas car ils ont tendance à déprimer facilement.

Alors à visiter ? Oui et non. Oui, parce les tarsiers sont les plus mignons mammifères que j’ai pu voir ; et non, parce que faire une attraction touristique sur une espèce très fragile ne vas pas les aider à survivre ; d’autant que je n’ai pas entendu que du bien sur la façon dont les Philippins en prennent soin.

Siquijor

Siquijor Island (Siquijor)

Après Bohol, j’ai débarqué sur l’île de Siquijor, qui est une province à elle toute seule. C’est un peu la sœur jumelle de Camiguin, mais une taille au dessus : 26 km * 22 km pour 77 km de circonférence. Par contre le centre est moins élevée avec un sommet à ~620 m, et l’on peut le traverser sans problème. C’est aussi un lieu prisé des touristes, et contrairement à Camiguin, où l’on croise beaucoup de monde, ici c’est plutôt désertique. Bref, un vrai lieu pour se reposer en silence.

En général, les touristes vont tous s’agglutiner dans les hôtels autour de San Jose, sur le bord de mer. Personnellement, j’ai préféré rester à Siquijor City (la capitale) pour être au centre de la vie locale. J’ai donc pu loger dans une guesthouse à côté du port et à 20 m d’une belle plage pour moi tout seul. Le rêve.

Pour faire le tour de l’île, j’ai loué une motorbike et pu profiter à mon rythme des paysages de l’île. Siquijor est réputé pour ses belles plages, notamment autour de San Jose et c’est vrai que c’est très beau. Mais bon en voyant 2 ou 3, on les a toutes vues. Sinon, pour avoir une vue de haut, j’ai pris une petite route sur le sommet d’une crête et pu profiter d’une vue plongeante sur les alentours. La route est très mauvaise, très peu de véhicules passent par ici, mais quelle tranquillité. Je suis resté 4 jours sur l’île.

Visite de Cebu Island (Cebu)

Cebu est le nom d’une province, mais aussi le nom de la capitale. La province se compose d’une grande île (270 km * 53 km au point le plus large) et de plusieurs petites îles. En fait, je n’ai pas visité la grande île, je n’ai fait que la traverser de l’extrême sud (en venant de Siquijor) jusqu’à l’extrême nord (Maya) en passant une nuit à Cebu City. En soit, le seul lieu qui mérite que l’on s’y attarde un peu est Cebu City, le reste de la grande n’a aucun intérêt.

Cebu City (Cebu)

C’est une des 3 plus grosses villes des Philippines avec Manila et Davao. Initialement j’y avais prévu de passer plusieurs jours, mais au final je ne suis resté qu’une nuit ; la raison, était que je voulais passer les fêtes de Noël dans un lieu animé (pas dans un trou perdu). Ayant eu 2 semaines devant moi, j’avais donc décidé d’aller à Malapascua d’y rester une semaine puis de revenir à Cebu pour une semaine, car je ne n’avais pas la garantie d’avoir la messe à Malapascua.

Cebu est la sœur jumelle de Manila, mais en plus petit. Moins d’un million d’habitants à Cebu City et moins de 3 millions pour la métropole. Dans ce bidonville où les pauvres jonchent les rues, trouver un logement cher et insalubre est très facile ; par contre pour se loger dans un cadre convenable, c’est nettement plus compliqué qu’à Manila. Malgré mon trop court séjour, j’ai pu visiter les lieux important de nuit sans prendre de photos.

Les lieux visités

  • Metropolitan Cathedral : la première cathédrale a été construite dès le début de la colonisation. L’actuelle a été construite après la seconde guerre mondiale, le seul héritage de l’architecture espagnole sont les murs et la facade ;
  • Basilica Minore del Santo Niño : la première église a été construite en avril 1565, elle est la plus ancienne du pays ; mais elle fut détruite à cause d’un incendie. L’actuelle date de 1739 et fut érigée en basilique mineur par le pape Paul VI en 1965 ; elle est aujourd’hui gardée par les Augustinien. L’église a été construite le jour où une image de l’Enfant-Jésus avait été retrouvée partiellement brûlée, c’est maintenant un lieu de pèlerinage important du pays. Le jour où j’y suis allé, c’était noir de monde ;
  • The Cross of Magellan : juste à côté du sanctuaire, a été planté une croix à la demande de Magellan par les explorateurs espagnols et portugais le 21 avril 1521 (donc après leur passage à Limasawa). Il n’y a pas de certitude s’il s’agit de l’original ou d’une réplique.

Malapascua

Malapascua Island (Cebu)

C’est une petite île située à 10 km au nord de la grande île, le trajet se fait aisément en bus et en bateau. L’île mesure 2,5 km * 1,5 km au point le plus large. C’est un lieu touristique très réputé pour ses spots de plongées. En venant ici, mon intention première était de découvrir la vie locale sur une minuscule île ; ce n’est qu’en arrivant sur place que j’ai découvert la vraie raison de la présence de tant de visiteurs. La population est de 6 à 7000 habitants.

Le village principal se nomme Malapascua, c’est là que tous les visiteurs débarquent et viennent se loger dans l’un des nombreux resorts et hôtels assez luxueux dans l’ensemble (au sud de l’île). Lorsque l’on arrive sur l’île, une équipe de bénévoles accueillent les visiteurs (gratuitement) et se chargent de vous trouver un logement selon vos critères. Après en avoir visité quelques uns, j’ai fini par arriver dans une guesthouse la moins chère de l’île (BB’s Lodge), située en plein centre et non pas sur le bord de mer avec un prix qui me convenait.

Ici les habitants vivent de la pêche, ils mènent une vie très simple dans des maisons principalement en bambous. Parallèlement, les visiteurs mènent une vie de pacha avec un super confort à des super prix. Ici, le contraste est saisissant : les pauvres Philippins qui peinent à gagner leur vie et qui ne peuvent pas profiter de la nature dans laquelle ils vivent (ex. plonger) et les étrangers super riche qui dépensent des sommes pharamineuses pour leurs plaisirs personnels (ex. : plonger, faire un circuit en bateau, profiter des massages…). Le seul avantage du tourisme, et que cela améliore un peu le niveau de vie des pêcheurs mais pas suffisamment pour se payer des vacances. Le tour de l’île se fait très facilement à pied et au nord c’est la tranquillité assurée pour profiter de la plus belle plage de sable blanc car peu de visiteurs viennent jusqu’ici.

L’église catholique

Pour mieux découvrir la vie locale, je me suis donc rapproché de la communauté catholique et de l’église. La bonne nouvelle : Malapascua est devenu un secteur paroissial quelques mois avant mon arrivé, et donc Fr Randy, un jeune prêtre, y vit maintenant sur place pour assurer la messe tous les jours. Plutôt de que de me retrouver noyé dans une grande ville pour Noël, j’ai donc changé mes plans et je suis finalement resté 2 semaines sur place, délaissant ainsi Cebu. Avec le recul, je ne regrette absolument pas ce choix, car lorsque l’on est dans un petit village, l’on rencontre les habitants plus facilement et les amitiés se nouent rapidement. En faisant cela, c’est aussi un témoignage pour les fidèles de voir un étranger pratiquer sa foi et venir prier régulièrement dans leur église. L’église est placée sous le patronage de Nuestra Señora de los Desamparados (Notre-Dame des Abandonnés).

Noël aux Philippines est une fête très importante, qui se prépare dès septembre. Et pour bien se préparer à la venue du Sauveur une neuvaine de messes est dite dans tout le pays du 16 au 24 décembre de chaque année. Il s’agit de la misa de gallo (messe de minuit), qui est une messe solennelle où l’on fête déjà Noël. La messe est la même chaque jour avec les mêmes chants, mais on garde les lectures du jour. Pour faire un petit sacrifice à Notre-Seigneur, la messe est dite à 4h30 du matin, et il n’y a en a qu’une par jour (à Malapascua). Pour être sûr de ne la pas rater, les hauts parleurs de l’église diffuse à plein volume des chants de Noël dès 3 heures du matin et l’église est pleine à craquer avant 4h. En fait, la capacité de l’église est 250 places, mais chaque jour se sont 500 personnes qui sont venues et un bon nombre ont dû rester dehors. Pour ma part, j’y allais à 3h45. La misa de gallo est une tradition espagnole, importée avec la colonisation.

La plongée

Qui dit spots de plongée, dit clubs de plongée ; et il y a en a une vingtaine, tous regroupés dans le village sur le bord de mer. Pour plonger, il faut obligatoirement avoir une licence, qui selon le niveau permet de plonger dans des conditions différentes. Les clubs proposent donc les formations adéquates pour obtenir les licences ainsi que plusieurs excursions dont une unique au monde : s’approcher des requins-renards, inoffensifs pour l’homme.

Je n’ai jamais eu l’occasion de plonger de ma vie, je me suis donc laissé tenter par un baptême de plongée pour découvrir un bout d’un autre monde. La vie sous marine n’a rien à voir avec la vie en surface, c’est vraiment une expérience à vivre une fois dans sa vie, d’autant que les Philippines offre un cadre idyllique pour cela (les visiteurs viennent de loin rien que pour ça). Par contre, je n’ai pas continué pour obtenir une licence par solidarité pour les Philippins mais aussi parce que ce n’est pas l’objectif de mon voyage (la plongée est un sport de luxe). Par contre, j’ai offert le baptême de plongée au prêtre. Pour l’occasion, j’ai fais une vidéo à voir sur Youtube.

Alors Malapascua à visiter ? Oui, c’est un des lieux visités que j’ai le plus aimé et que je recommande tout particulièrement pour ceux qui veulent plonger et prendre des cours de plongée.

Voir les photos de Limasawa Island, Camiguin, Bohol, Siquijor et Malapascua Island.

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